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Voile en Norvège.

A mon humble avis ce n'est pas un pays pour faire de la voile à moins de faire l'extérieur des îles. Les Norvégiens ne s'y trompent pas, pour la plupart équipés de motor boats.

Nous sommes en plein milieu d'un fjord, tombés en panne de moteur, justement.

Pétole totale, restés une journée à dériver essayant de gagner quelques mètres dès qu'une risée frisait la surface de l’eau.

Le soir enfin, bien qu’il fasse grand jour, ayant repéré un haut fond plutôt rare dans les parages, nous avons pu ancrer par 10 m de fond. La moyenne de la profondeur étant de 200 m.

La journée du lendemain nous a vus jouer les mécaniciens, sans résultat aucun. Sur un diesel, les pannes sont presque toujours dues au circuit d'alimentation.

Le surlendemain, ayant définitivement refermé le capot moteur, quelques risées se faisant sentir, nous nous sommes déhalés en tirant Gwenn Ha Du avec l'annexe et ses 4 CV, pour ne pas aller embrasser trop rapidement les montagnes.

Celles-ci tombent à pic du haut de leurs 800 à 1 000 mètres dans la mer et ce sont elles aussi qui sont responsables de ce vent tourbillonnant.

Un port exigu "Finnsnes" nous tendait les bras à quelques 12  milles. Pas question d'y rentrer à la voile à moins de vouloir jouer aux quilles avec les autres bateaux, moteur pour la plupart. Mais s'ancrer juste devant et aller chercher quelqu'un de complaisant pour nous tirer au ponton. Tout paraît simple sur le papier.

La réalité : des bords carrés, certes, mais nous progressions, la marée nous aidant.

Le final fut plus compliqué. Franchissement d'un pont précédé d'un tas de hauts fonds ne nous permettant que des bords très courts et bien sûr, la renverse du courant qui ne nous avait pas attendue. Le vent établi à 15 nœuds, nous a bien aidés. Les virements de bord se sont succédés sans interruption. Le pont franchi, la partie semblait gagnée. L'entrée du port était au portant il suffisait de réduire un peu la toile juste pour être manoeuvrant et mouillé à l'ouvert du port.

Eh bien non ! Nous avons été poussés vers la côte trop proche, juste eu le temps de virer et prendre au lasso une bite d'amarrage sur un quai inutilisé et délabré qui n'attendait pas un voilier mais des cargos.

La suite fut affaire de solidarité. Le port n’étant qu'à 300 m. Aucun autochtone ne se sentait capable de franchir la passe étroite avec Gwenn Ha Du en remorque.

Ceux-ci, après plusieurs appels téléphoniques ont déniché un mécanicien amateur qui est venu à bord, m'a demandé d'essayer de démarrer et là, stupeur du premier coup notre Nanni s’est mis à ronronner. Nous avons pu quitter ce quai hospitalier à marée haute mais pas du tout à marée basse, non sans être escortés par notre mécanicien providentiel et son bateau, les amarres prêtes au cas où…...

Cette solidarité ne nous aura coûté que 50 € et quelques bouteilles, cela va de soi.

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