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Ô Rage ! Ô Désespoir !

 

Qu’il fasse beau ou mauvais temps, le temps s'écoule inexorablement, existe-t-il ou est-ce une création de notre esprit ? Peut-on l'altérer, le ralentir, l’accélérer et pourquoi pas le stopper. Hier, le temps m'a paru bien long, bien douloureux.  Une rage de dents scandait à chaque pulsation de mon cœur une douleur aiguë, criarde, déchirante, lancinante. Le temps ne passait pas, figé, statufié, coagulé, me faisant sentir le temps perdu, le temps disparu. A ne point se soucier de lui, on le néglige, le dédaigne comme un absent défunt depuis des lustres, comme s'il n'existait pas ou plus.  Aujourd'hui, il se rappelle douloureusement à moi, me tient en otage. J'égrène comme un chapelet les secondes interminables où mon corps sous la torture prend conscience du temps. Ce n'est pourtant qu'une rage de dents qui ne durera guère. Une pensée me vient pour les gens qui souffrent à long terme. Combien ils doivent haïr ce temps qui les étrangle, qui les garrotte, qui les tue à petit feu, les prive des joies simples d'aimer le temps, d’aimer la vie, d’aimer tout court. Quand on est bien portant on ne s'en inquiète pas, quand on est bien portant on se moque du temps, quand on est bien portant on dilapide le temps. Alors, vexé sans doute il défile, se hâte, galope à un train d'enfer pour nous semer, nous distancer. Nous n'avons pas même la sagesse des vaches regardant les trains passer, trop occupés de nos petites personnes, trop absorbés par de futiles tâches. Nous retrouvant soudain à l'orée de notre vie sans avoir vu celle-ci. Il est trop tard pour regretter, le passé est le passé, a-t-il seulement existé. Alors que le présent, rien de plus simple de l'appréhender, juste en prendre conscience, là, maintenant, tout de suite. Se laisser imprégner par lui, se laisser couler en lui, être ce temps. Combien paraîtront vains nos passe-temps, nos occupations à gaspiller ces précieux moments qui nous sont comptés. Les temps heureux, les temps de bonheur sont trop courts, trop brefs, c’est bien connu. (O temps, suspend ton vol et vous, heures propices, suspendez votre cours) poétisait Lamartine qui n’avait pas mal au dents.

 

 

Vivre chaque jour comme si c’était le dernier, ne pas s’agiter, ne pas sommeiller, ne pas faire semblant. Marc Aurèle.

 

 

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F
Oeuf de paques!!
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