Rapports humains.

  Si l’on s’attarde quelque peu sur le blog, nous avons l’impression d’être des bisounours ou tout le monde il est beau ou tout le monde il est joli. Bien peu de désagréments y son relatés. Non pas qu’il n’y en ait pas mais si peu qu’ils sont bien vite escamotés. Bien obligés d’avouer que nous sommes privilégiés, que nos contacts avec autrui ne sont que des rencontres d’agréments.

Cependant n'allez pas croire que les rapports humains soient meilleurs en mer. Nous ne sommes que des terriens transportant sur mer notre condition humaine.                                                                    Des mésententes peuvent naître et comme à terre toujours pour des broutilles, pour des histoires d’égo.

Ainsi, Dame Jane en a-t-elle fait les frais : ce bateau alu arrive dans un port norvégien où nous étions déjà.

Etais-je fatigué, ou bien, eux-mêmes revenaient-ils d'une longue course avec des nuits de veille ?

Quand je les ai vus sur leur pont, n'ayant pas l'air de savoir par quel bout aborder leurs problèmes ; trop tard, le venin dans mes veines distillé, pas envie de leur parler, je passe mon chemin.

Par coïncidence, Anne qui ne connaissait pas mon ressentiment à leur égard se trouve confrontée au même équipage pour des histoires de sèche-linge…

Quelques semaines plus tard les deux bateaux se retrouvent dans un autre port Ecossais. Personne n'a tenté d'aller vers l'autre, c’est cela aussi les rencontres.

Personne ne voulant s’abaisser, personne ne voulant faire le premier pas, la fatuité a vaincu une fois de plus l’altruisme. Il me reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour le devenir, bien que j’y travaille.

Nous n’avons pas cessé de naviguer pour autant. Depuis les Orcades, après quelques séances de chiropracteur pour Anne. Nous avons gagné Inverness, puis emprunté le canal calédonien sous la pluie, contre un vent soutenu de sud-ouest, qui ne nous a pas aidé à apprécier à sa juste valeur cet héritage patrimonial et qui a surtout réduit à néant les bienfaits de la rééducation du chiropracteur. Une sciatique récidivante handicape les mouvements d’Anne et les vingt neuf écluses n’ont rien arrangé. Nous sommes à Oban, attendant la fin de cette interminable dépression.